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Si vous venez pour la première fois sur le blog, je vous invite tout d'abord à faire connaissance ci-dessous...
J'ai eu le coup de foudre pour la Chine comme on a le coup de foudre pour une fille.

C’était en 1998, à la descente de l’avion, à l’occasion d’un premier voyage. A la seconde où mes pieds ont touché le tarmac, toutes mes interrogations liées au bonheur ont trouvé une réponse spontanée : le bonheur, c’est d‘être ici. A cet instant précis, j’ai su qu’un jour, je viendrais y vivre.

En 2003, après une période de maturation nécessaire, le rêve de l’expatriation est devenu une réalité. Vous raconter qui j’étais avant, et ce que je faisais en France, en dehors de l’attente du départ pendant toutes ces années, est sans intérêt. Mon quotidien en Chine, je le rêvais, tout le temps.

Ce qu’il faut que vous sachiez sur moi, c’est que j’étais venu pour ça : je suis venu pour cette atmosphère dans les rues. Je suis venu pour ces couleurs. Je suis venu pour le sourire des humbles. Je suis venu pour les lumières de la nuit. Je suis venu pour l’assourdissant trafic constant. Je suis venu pour cette population de fourmilière, partout, tout le temps. Je suis venu pour ce pays débordant de vie. Je suis venu pour ce pays qui ne s’arrête jamais.

Et après quelques années passées en Chine, comme dans n’importe quelle histoire d’amour, la passion a fait place à l’habitude.
Je suis parti à la recherche de la différence, et je suis resté pour aboutir la compréhension de moi-même, pointé du doigt que je suis par les locaux, avec ma couleur de peau différente ; la couleur de mes yeux, différente ; ma texture de cheveux, différente ; l’expression de mon visage, différente. Je suis resté pour cette culture plurimillénaire, qui perdure. Je suis resté pour cette indigence, tellement présente qu’elle en devient transparente. Je suis resté pour cette richesse due à une explosion économique exponentielle. Je suis resté pour cette cohabitation constante entre une pauvreté quart-mondiste et une modernité high-tech. Je suis resté pour cette ambiance, où la frénésie à faire des gains financiers pharaoniques côtoie des outils ancestraux.

Je vis à Suzhou, dans la province du Jiangsu, à 90 kilomètres de Shanghai, et à 1500 bornes de Pékin. Mon nom chinois, c'est Ke Lin. Depuis l'été 2005, je vis avec Cai Li, que j’ai épousé en septembre 2009. Depuis le printemps 2005, j'ai monté ma société de représentation, Onesource Agency.

- Exotisme au quotidien : relate toutes les anecdotes surprenantes et amusantes liées à la différence culturelle. Rien dans les guides touristiques ne prépare à ces situations quotidiennes étonnantes, à des encablures de ce que l'on peut vivre en Occident.

- Société contemporaine :
 la Chine est en pleine mutation, s'ouvrant sur le monde, jouissant d'une explosion économique unique. Cette rubrique est le témoin de cette évolution vers la modernité, sur un mode explicatif, analytique, mais aussi sympathique... Et souvent exotique.

- Traditions millénaires :
 comment les traditions ont-elles perdurées ? De quelle façon évoluent-elles dans un contexte de modernisation ? Accessible depuis peu, la Chine reste très mystérieuse, et cette rubrique propose d'en explorer les coutumes, recensant par ailleurs quelques carnets de voyages.

- Vidéo :
passionné de cinéma depuis l'enfance, je vous propose quelques courts-métrages, montés en vidéo numérique, dont notamment la série de reportages « en Chine avec l’expat ».

24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 08:37
Ma nièce Julie, du haut de ses dix-sept ans, avec son bac en poche, est arrivée en Chine le 26 août avec pour objectif de passer un an à l'université de Suzhou afin d'étudier le mandarin. Bien évidemment, sa Tata et son Tonton (Cai Li et moi-même, donc) se sont expressément déplacés à l'aéroport de Shanghai pour l'accueillir.
 
Depuis Suzhou, aller à l'aéroport de Shanghai est assez simple, même si celà impose de changer plusieurs fois de moyen de transport. Ce dimanche 26 août, nous avons du nous lever à cinq heures et demie pour prendre le premier train. Puis, en arrivant à Shanghai, il nous a fallu prendre le métro, et sortir à Long Yang Lu, l'avant dernière station, car celle-ci fait aussi office de gare pour le Shanghai Magnetic Levitation Train, appelé aussi Maglev, ou encore SMT. Porte à porte, il y en a pour deux heures, alors qu'en voiture, il faudrait presqu'une heure de plus.
 
 
Cai Li souhaitait depuis longtemps tenter l'expérience de ce Maglev, train unique au monde qui ne roule pas, mais qui est en suspension sur un champ magnétique. En éliminant les frottements, le train atteint une vitesse bien supérieure a celle du TGV, à... Quatre cent trente et un kilomètres à l'heure ! L'expérience est unique, et la prouesse technologique digne d'un film de science-fiction : le fonctionnement de ce véhicule en lévitation à quelques centimètres du sol est le même que ceux de la Guerre des Etoiles !
 
 
 
 
 
 
 
Le Maglev, c'est un test entre le centre ville de Shanghai et l'aéroport. L'idée, du fait de la superficie du territoire chinois, est d'en installer d'autres, et je lisais dernièrement qu'une ligne entre Shanghai et Hangzhou était prévue.
 
 
 
 
 
Cet accomplissement est le fruit d'une coopération sino-allemande, et Gehrard Shroeder s'était lui-même déplacé en décembre 2002 pour couper le ruban de l'inauguration.
 
 
 
 
 
Ce qu'il faut souhaiter, c'est que ce projet ne finisse pas comme le Concorde, transport supersonique fantastique... Mais gouffre financier rendant sa vulgarisation caduque.
 
 
 
 
 
 
 
 

La gare du Maglev est à la sortie de la station de métro de Long Yang Lu, et ressemble à un terminal d'aéroport. Les trains partent toutes les vingt minutes, et on achète son ticket à l'entrée pour cinq euros. Pour sept minutes de trajet, la somme est délirante (en rapport, une heure de trajet entre Suzhou et Shanghai dans un train conventionnel, coûte deux euros vingt maximum)... Mais pour la prouesse futuriste, et pour les impressions qu'on ressent, c'est dérisoire.

 

 
 
 On fait passer ses bagages dans un détecteur à rayons X pour accéder au quai en hauteur.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Arrivé au sommet des escalators, on croise des gardes de la sécurité, souriants, ainsi que des hôtesses en uniformes invitant les passagers à monter.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sur le quai ce matin-là, il y avait quelques laowais qui n'hésitaient pas à faire de la vidéo ou à prendre pléthore de clichés. Il est d'ailleurs étonnant de voir que les étrangers sont bien plus fascinés par le Maglev que les chinois, qui pourraient pourtant le revendiquer avec fierté : la plupart doivent en ignorer l'existence, et il a fallu que je me connecte sur le site www.smtdc.com pour montrer à Cai Li que son pays avait un train sans roues.
 
 
 
 
Les wagons du Maglev sont larges, propres, et sobres, sans avoir la déco tristounette du TGV, où tout est gris. L'intérieur et le design obusier extérieur ne sont pas sans rappeller le Shinkansen japonais. Les sièges sont bleus, les parois blanches, et un petit panneau lumineux au-dessus des sas d'accès indique la vitesse.
 
 

 

 

 

 

L'accès au Maglev n'est plus autorisé cinq minutes avant le départ. Et puis on sent un étonnant soubresaut, comme si le train s'élevait quelque peu dans les airs (l'analogie est anachronique, mais celà fait penser à une Citroën qui monte !). Par la fenêtre, on remarque alors qu'en effet, le wagon s'est quelque peu surélevé. Et c'est parti.

 

 

 

 

 

Du fait de cette lévitation, le train accuse très peu de coups, et le voyage s'effectue dans une douceur presque totale, eu égard à la vitesse atteinte. Dès lors que nous sortons de la gare, le trajet s'effectue en hauteur, un pont gigantesque ayant été construit jusqu'à l'aéroport de Pudong, à trente kilomètres, pour accueillir la voie.

 

 

 

 

 

 

 

 

La vitesse augmente petit à petit, et, étant en hauteur, avec cette douceur glissante, il est impossible de déceler que l'on va aussi vite. Seul l'écran au-dessus du sas permet de réaliser l'accélération : cinquante, cent, deux cent, deux cent cinquante, trois cent, trois cent cinquante... Jusqu'à quatre cent trente et un kilomètres à l'heure ! En jetant un coup d'oeil au paysage en contrebas, qui défile sereinement, tout comme à travers le hublot d'un avion, il semble impensable qu'une telle vitesse soit atteinte. Cai Li, à deviser la vitesse s'incrémenter sur le panneau lumineux, jubilait.
 
 
L'autre spécificité du Maglev, c'est la prise de virages, rappellant les montagnes russes, dont les cabines s'inclinent dans la direction dans laquelle on s'oriente, mais avec une douceur extrême : étonnant à expérimenter, mais qui donne là une véritable sensation de vitesse.
 
 
La décélération, comme l'accélération, se fait en douceur. Les sept minutes sont passées bien vite, à plus de quatre cent kilomètres heure, et nous arrivons déjà à l'aéroport de Pudong.
 
En sortant du train, nous avons droit au même sourire de l'hôtesse. Les chinois avancent dans le désordre habituel, et Cai Li et moi-même resterons parmi les étrangers, à prendre quelques clichés avant de remonter l'escalator. Un américain, avec un visage aussi enjoué qu'un gosse après un tour d'attraction à Disneyland, me lancera courtoisement "c'était fantastique, non ?"
 
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commentaires

J
Oh, j'oublie de vous dire que j'ai pris le temps de commencer à lire votre blog, que j'apprécie votre prose et votre humour tranquille (vous avez un style et beaucoup de talent! il faut persévérer). Si vous me permettez, je ne comprends pas bien que vous ne semblez apprécier que la cuisine du Sichuan, et que vous compariez les thés verts chinois avec les thés noirs d'ailleurs, surtout ceux que l'on boivent les Britanniques! ces derniers eux-mêmes le traitent souvent de "mud" (plutôt vase que boue). Sans doute tentez-vous de prendre distance avec les goûts locaux? il y a aussi une question de dosage, et les Chinois apprécient aussi les aspects et les couleurs du thé, ainsi que le moment - propice à la sérénité.
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C
<br /> <br /> Bonjour Johann,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vous m'avez gaté en commentaires, et je vous en remercie. Heureux par ailleurs de constater que vous appréciez le contenu du blog. Il reste un<br /> support d'expression et d'échange autant que vous le souhaitez. Pour ce qui est de l'écriture, je vous remercie de vos encouragements : je viens de terminer les corrections d'un premier roman, et<br /> le proposerais à des éditeurs dans le courant de l'automne. J'avance sur la rédaction d'un second ouvrage, mais ne sais pas encore si il y aura matière à publication, car il s'agit d'une<br /> expérience dans les entreprises chinoises. Si il n'y a pas d'intérêt éditorial, j'en publierais une version digest dans le blog.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Concernant la gastronomie, je suis très loin d'apprécier uniquement la gastronomie sichuanaise, même si c'est ma préférée ! Les saveurs épicées<br /> du Hunan me comblent, je suis un grand amateur de Huoguo, bénis chaque repas pris dans un restaurant de spécialités du xinjiang, reste charmé par les délices sucrés du Jiangsu, et me suis<br /> émerveillé dernièrement en découvrant la cuisine tibétaine. Par contre, je l'admets, hormis quelques plats de fruits de mer, je renacle à manger cantonais : je trouve cela trop liquide et<br /> fadasse. La gastronomie chinoise, de part sa diversité, est un plaisir constant. Et même après cinq ans en Chine, il ne se passe pas une semaine sans que je ne découvre un plat inconnu dans un<br /> restaurant !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par contre, je l'avoue : je ne suis pas amateur de thé. Je trouve que le thé chinois, même si son rituel et sa découverte restent fascinants, est<br /> généralement très fadasse. Comparativement, j'ai gouté des thés en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient qui m'ont comblé !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Amicalement. A bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Bonjour Christophe,En fait, le record de l'Aérotrain de Jean Bertin en mars 1974 n'était que de 430,4 km/h. Puis Jean Bertin est mort 2 ans après. Et l'important avec le TGV français, hormis son record perpétuel de vitesse sur rail, est surtout qu'il fonctionne depuis 1981 et dispose de dizaines de milliers de kms de voies en France et en Europe, et que depuis tout ce temps il fonctionne extrêmement bien.C'est sympa de retrouver des expats si loin de France! On vous envie beaucoup, non pas à cause des J.O. de Pékin, mais de pouvoir vous baigner quotidiennement dans un milieu culturel si riche d'histoire millénaire, tant chanté par les poètes chinois de jadis (Li Bai et ses... compagnons du Vin). Donc, on vous envie, mais on pense aussi à vous toutes les fois que nous goûtons à notre gastronomie et débouchons une bouteille de nos vins de France...!Nos amitiés et à la prochaine également.
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C
<br /> <br /> Bonjour Johann,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'espère que vous vous portez bien. Je vois que pour ce qui est des records ferroviaires, vous avez fais vos devoirs. En tous cas, merci pour<br /> toutes ces précisions, qui complètent parfaitement l'article, et qui constituent un intéressant échange.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L'exotisme, on s'en gave comme d'une drogue à hautes doses la première année : chaque battement de cil développe une nouvelle image, et une<br /> découverte. Et mes six premiers mois en Chine restent la plus belle période de ma vie. Après, on s'habitue : c'est devenu le quotidien et la normalité. Mais il suffit d'un retour en France<br /> pour réaliser la différence. L'expatriation n'est pas tous les jours facile. Si c'était le cas, tout le monde le ferait. Si on m'avait évoqué dix pour cent des difficultés que j'ai connu depuis<br /> mon arrivée, je ne serais jamais parti. Et pourtant, avec le recul, c'est peut-être la meilleure décision de ma vie : je fais, comme tous les expats, un cheminement un peu atypique, où les<br /> repères sont difficiles à trouver, où les contraintes sont quotidiennes... Mais c'est une aventure qui prouve que la vie vaut la peine d'être vécue !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Trinquez toutefois à ma santé la prochaine fois que vous débouchez une bonne bouteille !<br /> <br /> <br /> Amicalement. A bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
J
Vous êtes en retard ! http://www.youtube.com/watch?v=7AHsJkGU1Sw&feature=relatedhttp://splendidbits.wordpress.com/2007/10/06/357-mph-the-world-fastest-commercial-train/
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C
<br /> Bonjour Johann,<br /> <br /> Merci de votre message, et de votre mise à jour ! En effet, des trains plus rapides que le Maglev, il en existe... Depuis les années 60 ! Il s'agissait d'ailleurs d'une invention française : un<br /> train sur coussin d'air conçu par Berthin qui, pour des raisons politiques à l'époque, n'a pas eu de suite. Le train Berthin dépassait déjà les 500 km/h. Le Maglev comme le TGV restent de<br /> magnifiques aboutissements technologiques... Même si, avant même d'exister, ils étaient déjà pour ainsi dire dépassés.<br /> <br /> Amicalement. A bientôt.<br /> <br /> <br />
C
Salut le Toulousain,<br /> Merci de ton message et de ton passage. J'ai tenté par contre à plusieurs reprises de me connecter à ton blog... Mais "internet explorer ne peut pas afficher cette page web"... Ton site serait-il subversive au point que le gouvernement chinois en fermât l'accès ?<br /> Amicalement. A bientôt.<br /> Christophe.
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C
Magnifique Blog !<br /> hello de Toulouse<br />  <br /> ciel23<br /> " le blog des Ratons"
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