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Si vous venez pour la première fois sur le blog, je vous invite tout d'abord à faire connaissance ci-dessous...
J'ai eu le coup de foudre pour la Chine comme on a le coup de foudre pour une fille.

C’était en 1998, à la descente de l’avion, à l’occasion d’un premier voyage. A la seconde où mes pieds ont touché le tarmac, toutes mes interrogations liées au bonheur ont trouvé une réponse spontanée : le bonheur, c’est d‘être ici. A cet instant précis, j’ai su qu’un jour, je viendrais y vivre.

En 2003, après une période de maturation nécessaire, le rêve de l’expatriation est devenu une réalité. Vous raconter qui j’étais avant, et ce que je faisais en France, en dehors de l’attente du départ pendant toutes ces années, est sans intérêt. Mon quotidien en Chine, je le rêvais, tout le temps.

Ce qu’il faut que vous sachiez sur moi, c’est que j’étais venu pour ça : je suis venu pour cette atmosphère dans les rues. Je suis venu pour ces couleurs. Je suis venu pour le sourire des humbles. Je suis venu pour les lumières de la nuit. Je suis venu pour l’assourdissant trafic constant. Je suis venu pour cette population de fourmilière, partout, tout le temps. Je suis venu pour ce pays débordant de vie. Je suis venu pour ce pays qui ne s’arrête jamais.

Et après quelques années passées en Chine, comme dans n’importe quelle histoire d’amour, la passion a fait place à l’habitude.
Je suis parti à la recherche de la différence, et je suis resté pour aboutir la compréhension de moi-même, pointé du doigt que je suis par les locaux, avec ma couleur de peau différente ; la couleur de mes yeux, différente ; ma texture de cheveux, différente ; l’expression de mon visage, différente. Je suis resté pour cette culture plurimillénaire, qui perdure. Je suis resté pour cette indigence, tellement présente qu’elle en devient transparente. Je suis resté pour cette richesse due à une explosion économique exponentielle. Je suis resté pour cette cohabitation constante entre une pauvreté quart-mondiste et une modernité high-tech. Je suis resté pour cette ambiance, où la frénésie à faire des gains financiers pharaoniques côtoie des outils ancestraux.

Je vis à Suzhou, dans la province du Jiangsu, à 90 kilomètres de Shanghai, et à 1500 bornes de Pékin. Mon nom chinois, c'est Ke Lin. Depuis l'été 2005, je vis avec Cai Li, que j’ai épousé en septembre 2009. Depuis le printemps 2005, j'ai monté ma société de représentation, Onesource Agency.

- Exotisme au quotidien : relate toutes les anecdotes surprenantes et amusantes liées à la différence culturelle. Rien dans les guides touristiques ne prépare à ces situations quotidiennes étonnantes, à des encablures de ce que l'on peut vivre en Occident.

- Société contemporaine :
 la Chine est en pleine mutation, s'ouvrant sur le monde, jouissant d'une explosion économique unique. Cette rubrique est le témoin de cette évolution vers la modernité, sur un mode explicatif, analytique, mais aussi sympathique... Et souvent exotique.

- Traditions millénaires :
 comment les traditions ont-elles perdurées ? De quelle façon évoluent-elles dans un contexte de modernisation ? Accessible depuis peu, la Chine reste très mystérieuse, et cette rubrique propose d'en explorer les coutumes, recensant par ailleurs quelques carnets de voyages.

- Vidéo :
passionné de cinéma depuis l'enfance, je vous propose quelques courts-métrages, montés en vidéo numérique, dont notamment la série de reportages « en Chine avec l’expat ».

27 décembre 2009 7 27 /12 /décembre /2009 15:12

Notre région, le Jiangnan, recense quelques endroits traditionnels et relaxants. Le village de Wuzhen, bordé de canaux ancestraux, et dont la fondation remonte à 872, est l’un d’entre eux. Je vous y propose, à travers le troisième épisode ci-dessous de « en Chine avec l’expat », un voyage artistique. Bonne projection à tous.



La peinture est la grande passion de Caili. Notre humble appartement à Suzhou est bien exigüe, et elle a malgré tout réussi à aménager une petite pièce pour s’adonner à ses divins barbouillages –je lui trouve énormément de talent-.

En juin dernier, nous avons décidé de partir en week-end. Je me rendais à Hong Kong la semaine suivante pour affaires. A mon retour, il fallait finaliser l’organisation de nos noces, et être prêts à accueillir la famille venue de France pour la célébration, fin septembre. Bref, si nous n’avion pas pris ce week-end, nous n’aurions pas eu le temps de prendre de congés jusqu’à la rentrée, période de nos calendriers professionnels qu’on ne peut sacrifier en villégiature. Comme nous ne disposions que de deux jours, nous ne pouvions pas nous aventurer bien loin, et avons opté pour le village de Wuzhen, à l’architecture typique préservée, et lacéré de canaux. Immédiatement, Caili y a vu l’opportunité de réaliser un tableau dans un cadre enchanteur. Pendant que je visitais le village, Caili plantait son chevalet au bord d’un canal pour garnir une toile de peinture.

En complément du film, et pour la petite histoire, le site nous a tellement enchantés que nous avons invité la famille proche à le découvrir en septembre, dans le cadre de notre mariage. Nos parents respectifs ne l’ont pas regretté. Ainsi, même si la majorité des rushs utilisés ont été filmés en juin, certains plans proviennent de ce second passage en septembre.

Le Jiangnan compte d’autres petits villages traditionnels : Zhouzhuang, Tongli, Luzhi, Nancun, etc… Mais de tous ceux que j’ai visité, Wuzhen reste l’un des plus remarquables, beaux, et reposants –avec Xitang, que j'ai détaillé dans un carnet de voyages ici-. A ma connaissance, Wuzhen est encore absent des grandes guides de voyage, alors qu’il y mériterait une place de choix. L’avantage, c’est que l’endroit, encore peu touristique, permet de jouir d’un peu de sérénité. Et ce que j’espère, c’est que le court-métrage vous aura communiqué ce bien-être.

Le prochain épisode de « en Chine avec l’expat » est en cours de montage, et si mon agenda le permet, j’espère pouvoir vous le proposer rapidement –je suis en général très optimiste sur la question-. Il s’intitule « le double bonheur », et traitera du mariage en Chine. Comme j’ai annoncé que Caili et moi-même nous étions mariés en septembre, cela vous permettra de participer par procuration au plus beau jour de notre vie. Le film vous invitera aussi à d’autres noces, dans un esprit chinois plus traditionnel : en sept ans en Chine, j’ai assisté à bon nombres de mariages, et dispose en conséquence de nombreux rushs.

Pour le lectorat de Chine, qui subit la censure de Youtube, je vous invite à vous reporter à l'article précédent présentant 'la cité pourpre du dragon" et qui liste des moyens de contourner l'interdiction.
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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 17:54

Je vous propose de commencer directement par la projection du deuxième épisode de « en Chine avec l’expat », qui s’intitule « la cité pourpre du dragon ». Vous y découvrirez la Cité Interdite, palais impérial chinois pendant cinq siècles. Je reprendrai le clavier après la projection. Et, à l’attention des lecteurs en Chine, j’évoquerai les remèdes informatiques qui leur permettront de contourner la censure de Youtube. Que ne ferait on pas pour faire bisquer le PCC. Bon film à tous.

 


Je concluais l’article accompagnant le précédent épisode par « Youtube n’est pas –encore- interdit en Chine ». Il suffisait de le mentionner pour que le gouvernement chinois palie à ce manque une semaine plus tard : quelle facétieuse dictature. J’aurai mieux fais de me taire. En conséquence, depuis quelques mois, je ne peux plus y poster de vidéos. C’est la raison pour laquelle le blog n’était plus alimenté, avec toutes mes excuses pour ce « problème technique indépendant de notre volonté ». Au nez et à la barbe des autorités, j’ai néanmoins cherché moi aussi à perpétuer ma propagande. Et Dieu merci, un ami français vivant à Suzhou a trouvé la solution.

Pour cela, j’invite les lecteurs chinois à se connecter à http://www.bonjourchine.com/f121/f123/41150-acces-aux-sites.html, où se trouvent toutes les indications techniques nécessaires en cas de problème, que je ne saurais vous fournir : d’une part, l’internaute qui a posté cela a très bien fait les choses, et d’autre part, ces considérations informatiques me dépassent complètement. Arrivé sur cette page, il suffit de télécharger et d’installer le logiciel proposé. Ou bien vous pouvez le faire directement depuis http://rapidshare.com/files/303657553/pack.zip sans passer par l’adresse précédente.

Si, plutôt que de passer par le blog, vous souhaitez voir les films directement sur Youtube, il vous suffit de rentrer l’adresse http://www.youtube.com/user/KelinOSA : vous accèderez directement à la page où je publie mes courts-métrages.

Concernant maintenant le présent épisode :

Il serait absurde de prétendre à une quelconque exhaustivité sur la Cité Interdite au cours d’un métrage de dix minutes seulement. : dix heures ne suffiraient pas à retracer les cinq cents ans du palais, et le quotidien des vingt-quatre empereurs qui y ont résidés. A cet égard, la grosse difficulté narrative a été de sélectionner les aspects les plus incontournables pour le spectateur, tout en évoquant des anecdotes qui sortent des sentiers battus –la vie intime de l’empereur par exemple-. Cela s’en ressent dans la voix-off, que j’ai tenté de compresser au maximum… Mais qui reste pourtant bien longue pour un film aussi court.

Par ailleurs, d’un point de vue purement touristique, il est impossible d’effectuer une visite complète de la Cité Interdite : elle couvre soixante-douze hectares, et n’est pas entièrement ouverte au public. En conséquence, la visite retracée dans le film est à l’échelle de ce qui a pu être traversé durant quelques heures. Néanmoins, j’espère que vous aurez apprécié ce deuxième épisode, dont l’objectif modeste, tout comme pour le premier, reste de donner une vue d’ensemble, sur une durée limitée, d’un point particulier de la Chine.

Le troisième épisode, intitulé « le parfum du bois ciré », est terminé, et sera mis en ligne très prochainement. Il propose un voyage artistique dans le Jiangnan, région où la vie chinoise s’est organisée depuis des millénaires autours des affluents du Yangzi. Cette évocation se fera à travers l’exemple du village traditionnel de Wuzhen, préservé de la modernité, et bordé de canaux ancestraux, à la frontière entre les provinces du Zhejiang et du Jiangsu.

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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 07:02

Les infos françaises ont relayé le déroulement d'une éclipse solaire dans le ciel asiatique ce jour. Premier coup de bol monumental, il s'agissait de la plus longue éclipse du siècle. Deuxième coup de bol tout aussi monumental, Suzhou était situé au cœur de la zone d'ombre. Pour quelqu'un qui a la tête un peu dans les étoiles et qui vit à Suzhou, il s'agissait là d'une aubaine tenant du miracle.

 

Et puis, cette année, c'est l'Année Mondiale de l'Astronomie, et cette éclipse en constituait le deuxième évènement majeur, après le quarantième anniversaire du premier pas sur la Lune, il y a tout juste deux jours. Bref, tous les éléments étaient réunis pour faire de ce moment un moment exceptionnel.

 

Depuis quelques semaines, nous avions tout prévu avec Caili : elle avait acheté sur internet un grand nombre de paires de lunettes étudiées pour deviser l'évènement céleste, qu'elle a grassement redistribué à ses connaissances, assurant la promotion du moment. De mon côté, j'ai fais les frais d'un nouveau trépied pour ma caméra -j'avais cassé le précédent à Huanghsan il y a deux ans-, histoire de filmer les astres sans que ça ne remue dans tous les sens. Hier après-midi, j'ai fais des tests, ai briqué mon téléobjectif, découpé un morceau des lunettes « spécial éclipse » pour voir si le filtre tenait correctement sur l'objectif, vérifié la pile d'un thermomètre digital pour évaluer la baisse de température durant l'éclipse, etc...

 

Nous avions programmé nos réveils à six heures ce matin, l'éclipse démarrant à huit heures et demie pour se terminer à onze heures. La durée durant laquelle la lune occultait totalement le soleil couvrait cinq minutes -de neuf heures trente-cinq à quarante-, ce qui est exceptionnel : Suzhou n'a pas vu passer d'éclipse aussi longue depuis les Ming, au XVIème siècle. Et la prochaine fois qu'un évènement d'une telle durée se déroulera, tous ceux que nous connaissons où que nous serons amenés à connaître jusqu'à la fin de notre existence, voire celle de nos enfants, de nos petits-enfants, ou de nos arrières petits-enfants, auront disparu depuis des lustres.

 

C'est à se demander pourquoi on va au bureau tous les matins.

 

Le programme était le suivant : lever à six heures, et départ à sept pour Jinjihu, dont la traduction française serait « le lac du poulet d'or ». Ne riez pas : ça sonne très bien en mandarin. En arrivant à sept heures et demie au lac, une heure avant le démarrage de l'éclipse, j'aurais eu amplement le temps d'interviewer des chinois. Car l'objectif, au-delà de participer à un moment astronomique mémorable, était d’en faire un épisode atypique de la série « en Chine avec l’expat », pour que dans trois cent cinquante ans, quand la prochaine éclipse aura lieu dans le ciel de Suzhou, on puisse se souvenir de mes œuvres. Le sujet était original, et me séduisait autrement qu'une sempiternelle visite d'un coin touristique.

 

Manque de bol, ce ne sera pas le cas ! Quand nous nous sommes levés, le temps était très gris ; et comme de la pluie était annoncée, plutôt que d'aller jusqu'à Jinjihu qui est à l'autre bout de la ville, nous nous sommes cantonnés à Xumen, un joli parc avec un grand pont traditionnel, aux abords d'un large canal, à deux pas de chez nous.

 

Nous sommes arrivés à Xumen, et ma première surprise, c'est que presque personne n'était là pour attendre l'éclipse. Il n'y avait pas une dizaine de pékins, et la plupart étaient des touristes occidentaux, juchés en haut du pont, tentant de discerner le soleil à travers des nuages bien sombres.

 

Comme il restait encore presque une heure et demie avant le démarrage de l'éclipse, je suis descendu au pied du pont avec Caili, ai pris le temps de chiader un cadrage un peu sympa avec le dit pont en arrière-plan, histoire de filmer une première séquence où, devant la caméra, avec mes lunettes solaires au nez, j'aurais fais un petit laïus que je répétais depuis quelques jours, et que j'aurais inclus dans le reportage en guise d'introduction.

 

J'avais à peine tout installé pour ce premier plan, prêt à crier « moteur, action ! », que la pluie a commencé à tomber. Connaissant le climat ici, on s'est abrité sous un arbre en attendant que ça passe. Mais voilà : ça n'est jamais passé. A chaque fois qu'il y avait une accalmie, et qu'on se disait « super, on va pouvoir commencer », il repleuvait de plus belle la minute d’après, jusqu'à ce qu'on se retrouve sous des trombes d'eau. Les rares quidams venus assister à l'évènement ont déserté l'endroit, même les étrangers, qui ont du venir de bien loin pour rien si l'éclipse était la raison de leur voyage.

 

Et le ciel continua à se noircir de nuages. Nous sommes allés nous abriter au magasin de Caili, qui n'est pas bien loin. On en a profité pour se sécher. Et puis, vers neuf heures moins le quart, voyant que le ciel était toujours impénétrable, que la pluie redoublait, et qu'il n'y avait plus rien à espérer, nous sommes rentrés chez nous.

 

Arrivés à l'appartement, je ne me suis pas avoué vaincu. J'ai eu la chance d'assister à une première éclipse il y a dix ans en Normandie, et le souvenir que cela m'a laissé reste magique. Même sans pouvoir voir le soleil à travers les nuages, je voulais revivre ça. Par contre, en quatre-vingt dix-neuf, le ciel était dégagé, et j'avais pu faire une vidéo assez sympa.

 

J'ai installé ma caméra sur le trépied et sur le balcon. Celui-ci est orienté plein sud, et je ne pouvais donc voir l'est, où se trouvaient la Lune et le Soleil. De toute façon, on n'y discernait qu'une masse nuageuse, et point d’astre. Pendant ce temps, Caili se posait devant la télé pour suivre la retransmission de l'éclipse depuis d'autres endroits de Chine. Il était neuf heures et quart, soit vingt minutes avant la couverture totale du Soleil par la Lune. Et j'ai laissé la caméra tourner pendant une demi-heure.

 

Caili m’a étonné : alors qu'elle pouvait jouir du spectacle à l'extérieur -certes, sans voir ni le Soleil ni la Lune, mais pouvant au moins assister au passage rapide jour / nuit / jour- et vivre l'émotion du moment, elle a préféré s'installer devant la télé qui proposait cela en direct, avec la vue de la Lune couvrant le Soleil à travers l'objectif de caméras sophistiquées, prétendant qu'on voyait mieux. C'est marrant, et assez décevant, cette manière de s'approprier l'instant. A mon sens, l'essentiel, c'est ce qu'on ressent, et pas obligatoirement ce qu'on voit.

 

La lumière a commencé à baisser entre neuf heures trente et trente-cinq. La température était de 28,7°C. Dans mes souvenirs, il y a dix ans en Normandie, le ciel s'était assombri lors de l'éclipse totale, comme s'il s'agissait d'un crépuscule en pleine journée. Aujourd'hui, la baisse de luminosité ne s'est pas cantonnée à un crépuscule : très rapidement, et pendant cinq minutes, nous nous sommes retrouvés en pleine nuit. L'éclairage municipal s'est déclenché, et quelques individus sont sortis sur leur balcon, ou ont passé la tête à travers la fenêtre de leur bureau, et on a perçu quelques exclamations. Caili a abandonné sa téloche un instant, pour clamer sa stupeur à la fenêtre. Mais le jour n'était pas encore revenu qu'elle s'était déjà reposté devant le poste.

 

Bref, même si le Soleil et la Lune nous ont snobés, il reste ce moment-là, incroyablement étonnant, de nuit totale en plein jour. On ressent quelque chose de très particulier, que personnellement, j'ai du mal à rapprocher d'une autre impression. C'est un cocktail de crainte – même si l’issue du phénomène est connue, il subsiste toujours une peur inconsciente que le jour ne se lève plus jamais-, d'excitation, d'émerveillement et de magie face à un phénomène qui, pourtant, est parfaitement naturel. Pour tout cela, même si encore une fois je n'aurais pas pu voir ni Soleil ni Lune, c’était formidable. En comparaison, là où l'éclipse normande avait duré deux minutes, celle-ci en a duré cinq. Et où, en Normandie, nous avions été témoin d'une baisse de luminosité, j'ai eu ce matin droit aux ténèbres complètes. Au solde de ces cinq minutes, mon thermomètre affichait 27,7°C : l'environnement s'était rafraîchi d'un degré.

 

J'ai fais un montage très simple du plan-séquence que j'ai filmé par le balcon ce matin, et vous le propose ci-dessous pour que vous puissiez profiter de l'évènement par procuration, et réaliser à quel point le passage du jour à la nuit, puis de la nuit au jour, est exceptionnellement rapide : en moins d’une minute, les ténèbres furent complètes. Bonne projection !

 

 

 

Trois courtes notes à l’attention du lectorat :

 

Tout d’abord, j’ai antidaté la publication du présent article, le postant en réalité début décembre. Je l’ai fais car son écriture –comme l’indique le contexte du récit-, ainsi que le montage ci-dessus, ont été achevés le jour-même de l’évènement, le 22 juillet 2009. Et si j’avais pu, je l’aurai publié le jour-même.

 

Ensuite, le film n’a pas été posté sur Youtube comme à l’accoutumée, mais sur Wat. A l’heure où je publie, deux autres épisodes de la série « en Chine avec l’expat » sont prêts –le premier épisode est proposé dans le précédent article-. Si je ne les ai pas aussi publiés sur Wat, c’est du fait de la piètre qualité du résultat comparativement à Youtube. Car même si Wat permet de poster des métrages de trente minutes contre dix seulement sur Youtube, la taille maximum tolérée d’un film est de deux cent mégas, contre cinq cent sur Youtube. Or, cinq cent mégas, c’est la taille nécessaire d’un épisode de « en Chine avec l’expat » pour être projeté en haute définition. A deux cent mégas –et j’ai fais le test sous Wat-, le résultat ne me satisfait guère, les pixels étant gros comme des glaçons.

 

Par contre, le lectorat de Chine est confronté à la censure de Youtube depuis le printemps dernier -Quel bonheur d’habiter dans un pays communiste-. Aussi, je ne peux y publier les deux épisodes précités depuis la Chine. Je m’en acquitterais durant les fêtes, lors de mon passage annuel en France. Et que ceux qui suivent le blog depuis la Chine se rassurent : à l’occasion de la publication de ces deux courts-métrages, je leur donnerais tous les tuyaux nécessaires pour pouvoir échapper à la censure et les visionner en toute impunité.

 

Pour finir, les habitués auront remarqué une refonte graphique du blog, intervenue courant octobre, et qui va dans le sens de l’évolution que je souhaite donner au blog, même si les repères restent similaires à la version précédente. Car ce n’est pas parce que je n’ai rien publié depuis mars que je n’ai pas travaillé sur la question ! J’ai certes délaissé l’écriture, mais dans le seul but de vous offrir plus de courts-métrages… Démarche que l’autorité chinoise a brisé net en empêchant l’accès à Youtube. Rassurez-vous : dès le prochain article, je vous expliquerais comment contourner tout cela.

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 04:23

Les lecteurs assidus du blog connaissent ma passion pour le cinéma, et mon intérêt à produire des petites réalisations amateurs. Par ailleurs, vivre en Chine offre un matériau à une série de reportages qui, pour tout voyageur en actes ou en rêves, est intarissable.

 

Mais voilà, depuis que je me suis offert ma caméra numérique en 2005, je n’ai pas réalisé grand-chose, essentiellement du fait d’un agenda professionnel copieux. Je caressais l’ambition de monter des moyens ou longs métrages… Sans jamais aboutir : trop long, trop prenant, et impossible à cumuler avec les prérogatives et les soucis de l’entreprenariat. J’avais commencé à plancher, il y a maintenant trois ans –que le temps passe !-, sur un documentaire concernant le nouvel an chinois, et qui devait être le premier d’une longue série. Mais de l’heure qu’aurait du faire la totalité du film, je n’en ai jamais abouti les dix premières minutes, faute de temps. Il faut dire qu’il y avait beaucoup d’animations, et j’ai passé quelques mois à monter un véritable dessin animé pour le reportage.

 

Le résultat, c’est que depuis quatre ans, j’ai accumulé des kilomètres de bobines qui étaient stockées… Sans même que je ne les regarde après les avoir tournées. Et j’en étais arrivé au stade où, lorsque je partais faire du tourisme en Chine, je n’emmenais même plus ma caméra, sachant que les films tournés ne serviraient à rien au retour, sinon à prendre la poussière.

 

Et puis cette année, je me suis décidé à rentabiliser l’investissement, en produisant une série de reportages courts, aisés à mettre en place, et d’en offrir la primeur au lectorat du blog. En fait, c’est Youtube qui m’en a donné le prétexte : on ne peut y stocker de films qui excèdent les dix minutes. C’était l’excuse qu’il me manquait pour monter des documentaires brefs, et pour les mettre en ligne.

 

C’est ainsi qu’est née l’idée de « en Chine avec l’expat », une série de reportages de dix minutes chacun, dont la publication de l’un ne prend que quelques week-ends –mais je suis très lent-. L’objectif est, au cours de cette série, de présenter différents aspects de la Chine, qu’ils soient historiques, touristiques, légendaires, exotiques, ou contemporains.

 

Ainsi, je vous propose aujourd’hui le premier épisode de « En Chine avec l’expat », qui se nomme « les trois demeures de l’empereur céleste », et qui est un humble reportage sur Huangshan, la montagne jaune, dans la province de l’Anhui. L’endroit est hautement touristique depuis douze siècles, et accueille dorénavant un million de visiteurs par an.

 

Les plus assidus d’entre vous auront remarqué que j’ai déjà écris au sein du blog un carnet de voyages  à Huangshan. Le reportage, même si il prend ce voyage comme toile de fond, n’est pas une resucée de l’article en question, mais un complément : j’y détaille des éléments historiques, géographiques ou légendaires absents du carnet de voyages. Car la démarche du film est complètement différente, et bien plus informative. En effet, le contenu des articles du blog se veut complètement original, et les carnets de voyages publiés ne sont pas écrits avec le Lonely Planet sur les genoux. Un reportage, par contre, s’il souhaite sortir du confinement à un film familial, doit proposer des informations intéressantes, aux vues éducatives, culturelles ou spéculatives, sous un format attractif que seul le cinéma permet : images, sons, musique, voix-off, et en conséquence, dépaysement.

 

Je vous laisse juger par vous-mêmes ci-dessous à la projection de « les trois demeures de l’empereur céleste ». Le film a été publié en haute définition, et je vous invite à en profiter pleinement en cliquant sur les boutons « HD » et « plein écran » à droite de la barre de défilement. Vous pourrez ainsi voir le film sur la totalité du format d’écran de votre ordinateur, avec une excellente qualité d’image et de son, rendant l’expérience plus proche du résultat obtenu en DVD.

 

 

 

Le deuxième épisode de « en Chine avec l’expat », qui s’intitule « la cité pourpre du dragon », et qui a pour thème la cité interdite à Pékin, est en cours de montage actuellement. Je vais avoir beaucoup de déplacements professionnels en avril, mai et juin, mais je garde bon espoir de pouvoir publier le film au préalable. Et si mon emploi du temps le permet, je pourrais peut-être commencer à plancher sur le troisième épisode... D’ici là, bon film à tous !

Pour ceux qui vivent en Chine, la lecture de la vidéo risque d'être assez laborieuse : les blogs hébergés sur Over-Blog sont censurés, et il faut passer par un serveur relai proxy pour pouvoir les atteindre... Avec, en conséquence, une lenteur qui parfois empêche de pouvoir lire des films. A ceux-ci, je communique le lien http://www.youtube.com/watch?v=6UUcVAsZRkI où ils pourront voir le reportage sans passer par un proxy. Car Youtube n'est pas -encore- interdit en Chine.

 

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 05:40

La vidéo numérique est un merveilleux joujou qui ne cesse de m’envahir d’excitation. Il faut dire qu’étant passionné de cinéma, et ayant démarré la réalisation amateur à l’âge de dix ans avec la caméra Super-8 de Papa Maman, la technologie digitale a rendu possible un vieux rêve de gosse. Avec la vidéo numérique, même pour un investissement raisonnable, on peut dorénavant faire en quelques heures ce qui, il y a vingt ans, prenait des semaines : on filme, on dérushe, on monte, on étalonne, on ajoute la musique, les titres ou la voix off en deux temps trois mouvements, tout en se payant le luxe d’y ajouter des effets spéciaux en un clic de souris.

 

Début 2005, j’ai sauté le pas, et me suis offert une petite caméra numérique, toute simple, m’équipant dans le même temps d’un PC puissant et de logiciels adaptés. L’idée était, après m’être rodé à cette découverte, et au solde de quelques courts-métrages, de passer à l’étape suivante en achetant un équipement plus professionnel. Hélas, plus de trois ans après, même si j’ai des centaines d’heures de film sur cassettes –la Chine offre un matériau infini-, je n’ai jamais eu le temps d’aboutir tous les projets cinématographiques amateur que j’avais en tête –essentiellement du fait de l’entreprenariat : c’est fou à quel point le souhait d’aboutissement enterre les rêves de gamin-. Et j’en suis encore à tenter, durant le temps libre que je m’accorde, de rentabiliser ma petite caméra.

 

Et c’est notamment ce que j’ai fais dernièrement, un peu par hasard, avec le très court-métrage que je vous propose ci-dessous. Les « images volées du pêcheur urbain chinois », c’est une histoire sans paroles, avec une narration simplissime en cinq actes brefs, qui débouche sur une chute imprévisible. Je vous laisse découvrir le film, sans prétention aucune que celle de vous faire sourire ou de vous étonner, et reprendrais la plume après la projection pour évoquer les circonstances du tournage.

 

 

Nous habitons Cai Li et moi-même depuis trois ans dans le même petit appartement. Ce n’est ni sa surface -dérisoire- ni son confort –vieillot- qui nous ont séduis, mais son calme rafraîchissant –faute d’isolation- . Culminant au sixième et dernier étage, il est à l’abri du raffut citadin. Et les chinois sont particulièrement bruyants et matinaux –pour exemple, à six heures et demie ce matin, un employé du gaz est venu tambouriner à notre porte avec une telle force que j’ai cru qu’il allait en faire sauter les gonds, tout ça pour relever le compteur-. En plus, notre nid dispose d’un balcon sans vis-à-vis, celui-ci se jetant dans un des nombreux canaux de Suzhou. Même si le confort de notre intérieur laisse à désirer, la vue depuis le balcon n’est pas dégueu.

 

A plusieurs reprises depuis que nous avons emménagé, j’avais remarqué par le balcon ce pêcheur, assis en tailleur sur sa bouée relevée d’une croix en tasseaux de bois, équipé de filets de fortune et d’une pagaie unique pour se mouvoir. Il dépose ses filets toujours aux mêmes endroits, à l’insu de tous, et pêche ce qu’il souhaite sans rien demander à personne. Au début, je me demandais bien qui il pouvait être et ce qu’il pouvait bien faire : depuis le sixième étage, il m’était impossible de détailler son attirail. Et il y a une quinzaine de jours, le voyant déambuler pesamment dans le canal, j’ai vissé le téléobjectif sur ma caméra pour en avoir le cœur net. J’en ai profité pour faire un quart d’heure de film, dont j’ai condensé quelques plans dans les deux minutes de métrage que vous avez pu voir ci-dessus.

 

Le voir poursuivre sa pêche dans le tumulte explosif d’un pays qui, cinquante ans après qu’il ait été prophétisé par le Grand Timonier, franchit enfin son grand bond en avant, m’a autant fait glousser que m’interroger. Dans une contrée qui ne jure que par l’argent et le confort « civilisé » -c’est le terme dont les autorités chinoises nous rabâchent les oreilles- d’un environnement citadin hyper cossu, que vient faire cet extra-terrestre pêchant au fond des canaux d’une agglomération qui s’enorgueillit d’un taux exponentiel d’industrialisation en oubliant qu’il est la cause du même coefficient multiplicateur de l’indice de pollution ?

 

Suzhou est une ville qui doit abriter pas loin de six millions d’âmes, qui dispose d’un périphérique, de centaines d’usines, et de richissimes tours de verre à l’architecture et au luxe ahurissants. Et le pêcheur, même si il fait partie de cet univers, paraît complètement décalé, à taquiner le goujon hydrocarburé en centre-ville durant les horaires de bureau où toutes les fourmis ocres ne salivent qu’à une chose : écraser leur voisin dans un esprit de compétition guerrier pour accéder au bonheur –qu’ils estiment ultime- de la propriété, du luxe, de la richesse, et du pouvoir aux quels la réussite économique leur permet de prétendre.

 

L’autre aspect, sanitaire, est plus inquiétant pour la santé du bonhomme. Même du haut de notre sixième étage, nous percevons les effluves empuantis du canal, et sa couleur grise n’incite pas à la baignade. Sachant qu’en Chine, l’eau du robinet n’est pas potable, dans quel état doit être celle des canaux du centre-ville ? Faute d’éducation écologique, les Suzhouren s’en servent de déchetterie. Les ouvriers des chantiers y déversent leurs ordures et leurs surplus de matériaux. Et à la base de certains murs, on voit dépasser des bouches d’égouts –dégoût ?- qui s’y jettent sans gêne –on en remarque une, juste à côté du pêcheur, dans le dernier plan du film, juste avant le zoom arrière-. Certains autochtones, sans crainte pour leur derme, y font leur lessive, pendant que d’autres y font leurs besoins. Et notre pêcheur, comme bon nombre de ses compatriotes, ne se pose pas d’interrogation basique sur sa survie, son hygiène, et la sécurité sanitaire de son modus vivendi.

 

Le plus alarmant dans tout cela, c’est qu’il n’a peut-être pas le choix, pour se nourrir. Cette option me comble de rage et de tristesse. Et les médias, encensant l’écrasant succès du géant éveillé, en oublient que dans l’arrière-cour, derrière les zones industrielles titanesques, les gratte-ciels somptueux, et les success-story des nababs instantanés, il y a tous ces humbles-là, laissés pour compte d’une réussite économique qui se résume, comme partout à travers le monde, à la loi du talion.

 

Je souhaitais vous livrer tout cela, en fable écologique et fable économique, en espérant aussi que, comme moi en devisant ce pêcheur in situ, la conclusion du film, tout en suscitant des interrogations, vous aura autant surpris que fais sourire. Après tout, dans sa simplicité, peut-être n'est-il pas le plus malheureux ?

 

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 07:19
Début juin, alors que je jetais un coup d'oeil au blog pour répondre aux commentaires du lectorat, j'ai eu le surprenant plaisir de découvrir un message laissé par Julie Poujol, journaliste à RTL, et qui me proposait aimablement l'invitation suivante :
 
"Bonjour, 
 
Cet été sur RTL nous allons mettre à l'honneur les français de l'étranger à travers une émission intitulée "Destination Ailleurs". Je vous propose de partager avec les auditeurs de RTL votre expérience en Chine, comme vous le faites si bien sur votre blog !
N'hésitez pas à me recontacter , je vous expliquerai tout en détail !!
J’espère à très vite, merci par avance.

Julie Poujol."
 
Mes lecteurs les plus assidus le savent : la démarche du blog de l'expat est de partager le quotidien d'un français en Chine, et de donner des points de repère compréhensibles depuis l'Occident, pour mieux appréhender la culture chinoise, en toute honnêteté intellectuelle. Bref, le blog s'adresse aux voyageurs en rêves ou en actes, qui s'interrogent sur la vie que peut construire un français dans un pays si différent, avec ses bons moments comme ses difficultés... Le tout à travers son témoignage.
 
Et en l'occurence, la démarche de "Destination Ailleurs", l'émission présentée par Sébastien Folin sur RTL rentrait complètement dans le cadre du message que je tente, humblement, de communiquer. Bien évidemment, en conséquence, j'ai répondu positivement à Julie Poujol. Et puis, cabot dans l'âme, je dois le confesser, je ne renaclais pas à être interviewé sur l'antenne de la première radio de France : l'expat, la voix de son maître.
 
L'émission n'ayant pas fait l'objet d'un Podcast sur le site de la radio, Julie Poujol m'a gentimment fait parvenir un enregistrement de la conversation que j'ai eu avec Sébastien Folin dans le cadre de son émission. Je les remercie tous deux, et vous propose ci-dessous, en cinq brêves parties, de suivre cet interview.
 
1ère partie :
 
 
2ème partie :
 
 
3ème partie :
 
 
4ème partie :
 
 
5ème partie :
 
 
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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 06:51

Le 12 mai, à quatorze heures vingt-huit heure locale (huit heures vingt-huit du matin à Paris), un tremblement de terre de magnitude sept virgule huit sur l’échelle de Richter, qui en compte neuf, a frappé la province du Sichuan. J’ai été informé de la catastrophe par Cai Li, qui m’a appelé au bureau de Onesource, quelques minutes après le séisme, pour savoir si j’avais ressenti la secousse. Je n’avais rien senti du tout, mais me suis immédiatement connecté à l’Internet qui, déjà, relayait des informations parcellaires. Les médias en ligne annonçaient un cataclysme en même temps qu’un nombre restreint de victimes, évoquant cinq morts suite à l’effondrement d’une école. Le paradoxe de l’information m’avait choqué : comment, dans un pays comme la Chine, qui reste en voie de développement, avec des infrastructures précaires, une corruption immobilière totale, et une sécurité qui n’est même pas à l’heure du concept, peut-on ne déplorer que quelques victimes après un désastre d’une amplitude apocalyptique ?

Et les jours qui ont suivi ont finalement vu grossir le nombre de morts, d’abord de quelques centaines, puis milliers, pour atteindre, aujourd’hui, près de quatre vingt mille morts et disparus… Sans que le décompte ne soit, à l’heure où j’écris, définitif. Les chinois sont ressortis meurtris de ce désastre survenu sur leur sol : au-delà des victimes, plus de cinq millions de personnes se retrouvent sans abri (deux fois la population de Paris intra-muros), de cinq mille cinq ans enfants sont orphelins, le risque d’épidémie est latent, et les images des destructions confèrent aux champs de ruines jusqu’à l’horizon.

Du 19 au 21 mai, trois jours de deuil national ont été décrétés, durant lesquels tout « amusement public était interdit ». A quatorze heures vingt-huit, durant ces trois jours, trois minutes de silence étaient observées par la population, avertie par le retentissement des sirènes municipales. Même si, dans les rues, l’agitation continuait, malgré ce que les chaînes chinoises ont voulu faire croire, présentant des milliers d’individus alignés religieusement, le respect de la population restait total : nombreuses sont les personnes qui sortaient de chez elles, et, même sans se recueillir, montraient leur profonde compassion pour leurs compatriotes sichuanais.

Cinq jours plus tard, Cai Li me proposait, ainsi qu’à Julie, ma nièce venue étudier le chinois à Suzhou pendant un an, de l’accompagner en centre ville, pour assister à un spectacle dont la finalité était de récolter des dons pour les victimes. Vivants ici, et à notre humble échelle, nous souhaitions être présents, et soutenir ceux qui veulent apporter leur aide.

Le court-métrage ci-dessous relate brièvement l’évènement organisé par les bénévoles de Suzhou, en espérant que celui-ci ouvre d’autres cœurs, lointains, en Occident, et génère des dons, pour une population qui en a particulièrement besoin. Pour elle, merci d’avance à tous.




Vous trouverez ci-dessous le rappel des organismes et comptes, recommandés par l’ambassade de France en Chine, où vous pouvez agir :

En euros :
www.secourspopulaire.fr
Compte en USD : numéro 7112111482600000209
Banque : China CITIC Bank Beijing - Jiuxianqiao Sub-Branch
Addresse : C&W Tower. No.14, Jiuxianqiao Street, Chaoyang District, Beijing, China.
Code Postal : 100016
Swift : CIBKCNBJ100.

Le salaire mensuel moyen d’un ouvrier est ici entre 80€ et 100€, et il est évident que dans la province touchée, de nombreux émoluments n’atteignent pas 50€ par mois. Le moindre don, aussi humble soit-il, même de 5€ ou 10€ peut faire toute la différence.


Compte en Yuans : numéro 0200001009014413252
Banque : ICBC Beijing Municipal Branch - Dong Si Nan Sub-Branch
Addresse : No.147 Dongsi South St. - Beijing, China
Code Postal : 100010
Swift : ICBKCNBJBJM.
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11 septembre 2007 2 11 /09 /septembre /2007 05:20
Le 29 juin, Cai Li a ouvert son magasin.
Le 29 juin, c'était son grand jour.
 
Depuis que je la connais, Cai Li n'a eu de cesse de claironner qu'elle rêvait de monter son propre magasin. Elle s'était renseignée à plusieurs reprises, mais systématiquement, préférait la sécurité d'un emploi humblement rétribué au vaste horizon libre de l'entreprenariat.
 
Et puis, grâce à son dernier patron, elle a franchi le pas : l'entendre hurler continuellement sans aucune autre raison que la jouissance d'asseoir un pouvoir illusoire a eu raison de son envie de faire de l'argent pour quelqu'un d'autre. Sur un pied de nez, elle lui a signifié son départ, épaules droites, poitrine bombée, et majeur tendu fermement.
 
Le montage du magasin ne s'est pas fait du jour au lendemain. Cai Li hésitait quant aux produits à vendre : maroquinerie, vêtements, lingerie... Et n'avait d'expérience sur aucun de ces marchés. Je lui ai alors recommandé de monter un magasin franchisé : elle n'aurait pas à effectuer de sélection de produits, ni de négociation avec chaque fournisseur, et en apprendrait suffisament sur le métier pour, à terme, voler de ses propres ailes.
 
Dans les semaines suivantes, Cai Li a reçu des annuaires de catalogues, les étudiant posément mais intensément. Mais quel choix opérer : lingerie ? Dentelle ou latex ? Fringues pour femmes ? Frusques pour hommes ? Luxe ou loques ? Même Excel saturait de ses calculs de rentabilité potentielle.
 
Et puis, le coup de chance : à l'occasion d'un dîner inattendu avec Lin Su Ming, une sous-traitante de Onesource, celle-ci nous annonce qu'elle souhaite monter un premier magasin très rapidement, qu'elle a trouvé le franchiseur ainsi que le local... Mais qui lui manque un partenaire. Cai Li et moi-même nous sommes regardés éberlués, pour finalement lui répondre que nous étions dans une démarche complémentaire.
 
Quinze jours plus tard, Cai Li et Lin Su Ming ouvraient leur magasin de vêtements pour adolescents. La petite était bien heureuse, et moi-même n'étais pas peu fier, sachant tout le boulot qu'elle avait accompli en si peu de temps : à la signature du bail, l'échoppe ressemblait à une cave, et deux semaines après, c'était un vrai magasin à la décoration moderne, avec connexion internet et tout le toutim. Plus égocentrique, le magasin est notre premier investissement grâce à Onesource, et j'ai été ému par cette réussite, après deux ans d'activité.
 
Voulant partager le bonheur de ma fiancée, j'étais présent à l'ouverture, et en ai profité pour réaliser le bref métrage ci-dessous, dans lequel Cai Li nous présente toutes les belles choses qu'elle vend. On y voit par ailleurs les traditions typiquement chinoises liées au démarrage d'une affaire.
 

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14 janvier 2006 6 14 /01 /janvier /2006 06:39
Je vais me fiancer cette année avec une petite chinoise qui répond au doux prénom de Cai Li. Au-delà d'être la plus fantastique petite amie de disponible sur le marché, Cai Li s'enorgueillit d'un atavisme exceptionnel de cordon bleu, son papa étant restaurateur.
 
Ensemble, nous avons souhaité produire, filmer, monter, et distribuer (de manière tout à fait amicale et gratuite) un court-métrage en vidéo numérique, où, en plus de démontrer ses capacités culinaires, elle communique son savoir-faire à des amateurs francophones de gastronomie chinoise (le film étant sous-titré en français) .
 
Oubliez la cuisine que vous proposent les restaurants chinois en France : elle est complètement aseptisée, industrialisée, formatée aux saveurs occidentales, et on n'y retrouve en rien les parfums, les couleurs, et les goûts de l'authentique cuisine chinoise, gastronomique et familiale. Un véritable repas chinois ne commence pas par un apéritif parfumé aux lichees, et ne s'achève pas sur un café et un saké (qui n'est pas du tout chinois, mais japonais) offert par la maison, bu dans une minuscule coupelle dont le fond recelle le cliché antédiluvien d'une asiatique éfeuillée et visible à travers une lentille grossissante.
 
Ce petit film, qui dure un quart d'heure, est à destination des voyageurs en pensées ou en actes, des curieux, des rêveurs, des amateurs d'authenticité, de ceux qui souhaitent découvrir, mais aussi faire découvrir, et cuisiner un véritable repas chinois familial.
 
Que ces avides d'exotisme là se rassurent :
 
- Les plats sélectionnés, bien que complètement chinois, ont été choisis, d'une part, pour leur simplicité de réalisation, et d'autre part, pour la facilité que les expérimenteurs auront à en acheter les ingrédients dans n'importe quelle grande surface en Occident.
 
- Le film liste tous les ingrédients et ustensiles utilisés, et détaille le processus pour chacun des quatre plats proposés. Suivez les instructions, vous verrez, c'est bête comme chou.
 
- Que les volontaires se rassurent, le film est traité sur un ton léger, ni académique, ni barbant. Bref, idéal, tant pour les amateurs de chimie amusante, que les aficionados d'exotisme un peu flemmards.
 
- Le film est scindé en trois parties, plus rapides à télécharger qu'un fichier unique, et par ailleurs de meilleure qualité.
 
Avis aux amateurs... Et bon appétît !
 
Première partie :
 
 
Entr'acte, et deuxième partie :
 
 
Interlude, puis troisième et dernière partie :
 
 
 
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